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Fonction publique : la part d'agents handicapés se rapproche de 6%

La part des personnes handicapées employées dans l'ensemble du secteur public s'est élevée à 5,83% l'an dernier. Mais le FIPHFP, organisme en charge de leur insertion dans la fonction publique, craint que la crise n'entraîne une baisse du nombre de leurs recrutements.

 

Le taux d'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique a une nouvelle fois progressé en 2019 pour atteindre 5,83%, a annoncé le fonds chargé de l'insertion de ces personnes dans le secteur public (FIPHFP). Ce résultat est supérieur de plus de deux points à celui qui avait été enregistré au moment de la mise en place de l'établissement, en 2006. Au total, 261.319 bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE) étaient employés l'an dernier dans l'ensemble de la fonction publique.
Les collectivités territoriales et leurs établissements publics demeurent les meilleurs élèves, avec un taux d'emploi d'agents handicapés de 7,04%. Les deux autres versants publics n'ont quant à eux toujours pas atteint le seuil de 6% de personnes handicapées employées, que le directeur général du fonds, Marc Desjardins considère comme "un plancher", et non comme "un objectif". Les hôpitaux n'en sont toutefois pas loin (5,79%). De son côté, l'Etat accuse encore un net retard (4,86%).
Marquée par la crise du coronavirus, l'année 2020 se présente sous de moins bons auspices. "Nous craignons une baisse des recrutements de personnes handicapées dans les administrations", déclare Marc Desjardins. "Les DRH ont d’autres dossiers plus urgents que la politique handicap de leur ministère ou de leur collectivité. Nous allons devoir nous mobiliser pour limiter la baisse des embauches", souligne-t-il. Plusieurs administrations ont également demandé à prolonger la durée de leur convention avec le fonds, faute de temps pour mettre en place la totalité des actions prévues.

Des aides liées à la situation sanitaire

Autre motif d’inquiétude, les embauches en apprentissage, qualifiées de "priorité". "Il y a peu de signatures de contrat en ce moment dans la fonction publique", en raison notamment de la réforme du financement prévue par la loi "Dussopt" d'août 2019, déplore Françoise Descamps-Crosnier, présidente de l’établissement public géré par la Caisse des Dépôts. Elle rappelle que "le gouvernement s’est fixé l’objectif de 6% de jeunes en situation de handicap parmi l’ensemble des apprentis". Pour inciter les employeurs publics à accueillir des apprentis, le FIPHFP a lancé début septembre un Tour de France de l’apprentissage.
Bonne nouvelle pour l'organisme, son avenir financier va s'éclaircir sans doute pendant quelques années, grâce à l’arrivée du ministère de l’Éducation nationale parmi les contributeurs. Ce dernier devrait ainsi verser entre 12 et 15 millions d’euros au fonds en 2021 et environ 30 millions d’euros à partir de 2022. L’exonération dont il bénéficiait a en effet été partiellement supprimée par la loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019.
Le FIPHFP voit aussi s'éloigner l'hypothèse de sa fusion avec l’Agefiph – un organisme s'occupant du handicap dans le secteur privé – qui avait été proposée par la Cour des comptes.
Avec la crise sanitaire, le fonds adapte ses réponses. En avril, il a créé deux aides financières pour faciliter le travail à distance des travailleurs handicapés et, depuis ce mois-ci, il prend en charge en partie le coût de l'acquisition par les employeurs publics de masques transparents, très utiles aux "besoins d'interaction avec toutes les personnes qui ont besoin de lire sur les lèvres".