Hôpital Pasteur à Cherbourg : les syndicats dénoncent "un abandon de navire" de la part d'Agnès Buzyn

Agnès Buzyn a quitté le ministère de la Santé ce lundi 17 février 2020 pour devenir candidate LREM à Paris. Les syndicats de l'hôpital Pasteur dénoncent un départ précipité.

Agnès Buzyn était venue dans la Manche, à La Haye-du-Puits et à Carentan, au printemps dernier.
Agnès Buzyn était venue dans la Manche, à La Haye-du-Puits et à Carentan, au printemps dernier. (©Julien MUNOZ)
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Choisie ce dimanche pour mener la liste de La République en Marche aux élections municipales à Paris, Agnès Buzyn a officiellement quitté le ministère de la Santé ce lundi 17 février au matin. Elle laisse en suspens plusieurs dossiers lourds: gestion du coronavirus, qui vient de faire son premier mort en Europe, réforme des retraites, mise en place du plan Ma santé 2022…

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« Pas très sérieux »

La ministre s’extirpe d’une crise inédite de l’hôpital, 11 mois après le début d’une grève dans les services d’urgences qui s’est depuis étendue à tout le secteur.

Pascal Carretey, représentant du syndicat autonome FAFPH :

Quelque part, partir comme ça, cela ressemble à un désaveu. Je pense que l’on peut parler d’abandon de navire. Quand on négocie des choses avec des clauses de revoyure à deux mois et que l’on change d’interlocuteur, c’est difficile à accepter. Surtout, cela ne fait pas très sérieux. Nous aurions préféré avoir quelqu’un qui termine ce qu’elle a débuté.

« Nous sommes à l’os »

Le nom d’Agnès Buzyn restera associé à plusieurs mesures emblématiques de santé publique, comme le passage de trois à onze vaccins obligatoires, la fin du numerus clausus, le déremboursement progressif de l’homéopathie ou le passage du paquet de cigarettes à 10 euros. La PMA pour toutes doit également être définitivement votée dans les prochaines semaines.

Sandrine Gamblin, représentante FO Pasteur :

Depuis jeudi, je ressens beaucoup de colère. Nous avons une collègue infirmière à Thouars. Agnès Buzyn n’a manifesté son soutien que par un tweet. Ça en dit long sur le mépris qui est aujourd’hui affiché envers les hospitaliers. Depuis des mois, nous manifestons un mal-être, pour toutes les raisons que l’on connaît. Aujourd’hui, nous sommes à l’os sur les moyens, et je ne pense pas qu’il y ait matière à se réjouir dans le bilan d’Agnès Buzyn. Je ne sais pas si elle a vraiment eu le choix, mais partir comme cela fait un peu penser à une exfiltration. Edouard Philippe est bien Premier ministre et candidat à la mairie du Havre.

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Nouveau rapport en vue

Dimanche soir, Olivier Véran, membre de La République en Marche et ancien rapporteur du volet organique de la réforme des retraites, a été nommé ministre de la Santé.

Lors de sa première prise de parole officielle, il a expliqué :

Je lancerai une enquête nationale pour consulter les hospitaliers, pour tenter de saisir le sens de leur engagement et les raisons du mal-être », a-t-il annoncé lors de sa première prise de parole officielle. Un discours qui inquiète les syndicats

Un discours qui inquiète les syndicats.

Pascal Carretey :

On va refaire un état des lieux, un énième rapport qui va terminer dans un énième tiroir. Les maux de l’hôpital, tout le monde les connait maintenant. Les conditions de travail, le nombre de lits, les difficultés. Le nouveau ministre le sait d’autant mieux qu’il travaillait avec Agnès Buzyn et est lui-même neurologue. Des rapports, on a en plein. L’Igas et autres. Maintenant, ce que l’on attend, c’est de l’action.

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