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26% de grévistes dans la fonction publique, dont 13,7% dans territoriale

Ces chiffres ont été fournis par le secrétariat d’État auprès du ministère de l’Action et des Comptes public en fin de journée. Nombre de services municipaux étaient en tout cas fermés ce 5 décembre. Des manifestations ont eu lieu dans environ 70 villes.

C’est nettement moins qu’en 2003 mais autant qu’en 2010. La grève des agents de la fonction publique contre la réforme des retraites a mobilisé ce 5 décembre en moyenne environ 26% d’entre eux, selon les chiffres communiqués en fin de journée par le secrétariat d’État auprès du ministère de l’Action et des Comptes publics. Ceci, avec de fortes disparités entre versants puisque la mobilisation a rassemblé 32,8 % de grévistes au sein de l’État alors qu’ils étaient près de 20 % dans le versant hospitalier (18,9 %) et 13,7 % dans la fonction publique territoriale.
Le taux élevé de la fonction publique de l’État s’explique notamment par la forte participation des personnels de l’Éducation nationale, qui ont été près de 41 % à se mobiliser (40,96 %), selon leur ministère de tutelle. Ce taux monte à plus de 46,5 % pour les enseignants, dont 51,15 % dans le premier degré et 42,32 % dans le second degré pour lequel le Snes-FSU, évoque, lui, 75 % de grévistes.
Les chiffres issus des organisations syndicales sont, comme d’ordinaire, plus élevés. L’UFSE-CGT faisait état de 45 % de grévistes dans la fonction publique de l’État, à 17 heures. De son côté, la FSU indiquait dans un communiqué en fin d’après-midi que "la fonction publique a particulièrement répondu présente à ce rendez-vous social que ce soit par la grève comme dans les manifestations".
"En raison d’un mouvement de grève le jeudi 5 décembre, tous les services de la municipalité seront fermés. Cette annonce a été placardée sur des centaines de mairies dans toute la France. Dans les conseils départementaux, dans les conseils régionaux, dans les métropoles, dans les offices de l’habitat, des annonces comparables ont été affichées. Si elles n’étaient pas totalement fermées, toutes les collectivités ont été impactées", écrivait pour sa part la Fédération CGT des services publics dans son propre communiqué. Et l'organisation syndicale de citer l'exemple de Marseille ou 90% des restaurants scolaires, crèches et piscines étaient fermés ou de Pierrelatte où la totalité des crèches, services sociaux, bibliothèques et écoles affichaient porte close.
Une intersyndicale "fonction publique" se réunira ce vendredi 6 décembre, à 12 heures au siège de la CGT (soit après l’intersyndicale interprofessionnelle, qui aura lieu en matinée) "pour analyser la mobilisation de ce jour et les suites à y donner".
Côté manifestations, on comptait en fin d'après-midi, plus de 510.000 manifestants dans environ 70 villes, selon un décompte de l'AFP à partir de sources policières et préfectorales, qui ne prenait pas encore en compte l'importante manifestation parisienne.
On comptait au moins 33.000 personnes à Toulouse, 25.000 à Marseille, 20.000 à Lyon. A Paris, où le chiffre de la préfecture n'était pas encore disponible en fin d'après-midi, la CGT annonçait 250.000 personnes.
En dépit des incidents intervenus à Paris, notamment aux abords de la place de la République, le Premier ministre, Edouard Philippe, a "rendu hommage" aux syndicats, notant que dans "un très grand nombre de villes", les manifestations "se sont bien passées car elles ont été bien organisées".
Dans les transports, on comptait 90% de TGV et 80% de TER annulés, et 10 lignes du métro parisien fermées. Le taux de grévistes à la SNCF a atteint 55,6% en moyenne, jamais vu depuis 2007, et 85,7% parmi les conducteurs, selon la direction, qui prévoit encore 90% de TGV et 70% de TER annulés ce vendredi.

 

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