Des années que les urgences du centre hospitalier Mémorial de Saint-Lô (Manche) n'avaient pas été en grève. Ce jeudi 11 juillet 2019, le personnel a fait entendre sa colère. Une quarantaine de soignants et 19 des 20 médecins étaient en grève pour trois jours renouvelables.
"On devient des robots"
"Les urgentistes n'ont plus le temps de faire leur travail correctement. Il faut aller vite, on prodigue des soins à la chaîne", déplore l'une des infirmières qui travaille aux urgences depuis 10 ans. "On devient des robots !", alarme sa collègue infirmière qui craint que des drames arrivent. Juste à côté, un homme porte comme slogan : "Non à la déshumanisation des soins."
La colère des équipes des urgences de l'hôpital de Saint-Lô (Manche) s'affiche sur les slogans. - Florian Tiercin
Débordé, le personnel craint pour la sécurité des patients. "Il y a quatre ans, à mon arrivée, nous traitions 80 patients par jour. Aujourd'hui nous atteignons 120, 130 voire 140 passages par jour", indique Thomas Delomas, responsable du service des urgences du Mémorial. "Nous avons des vies humaines au bout de la seringue, indique une aide-soignante. Il faut des moyens pour rester humain et prendre le temps avec chaque patient."
"Plus de moyens humains et financiers"
Pascal Carretey, secrétaire départementale de la Fédération autonome de la fonction publique hospitalière (FAFPH), résume les revendications : "Il faut plus de moyens humains, du matériel supplémentaire et surtout une reconnaissance de nos conditions de travail."
Le directeur de l'hôpital, présent sur les lieux, entend la colère des agents. "La colère est compréhensible. Je n'ai pas la potion magique. [...] Au-delà des effectifs supplémentaires nécessaires qu'ils réclament, il faut penser à une meilleure cohésion entre la médecine de ville et la médecine hospitalière pour désengorger les urgences." Et de préciser les actions de la direction : "Cette année, nous avons recruté quatre infirmiers et nous allons investir 4,8 millions d'euros pour agrandir les urgences d'ici trois ans."
Pascal Carretey indique que la grève dure trois jours et que les équipes du Mémorial réfléchissaient à se remettre en grève à nouveau début août. La grève n'impacte pas le fonctionnement des urgences, indiquent les grévistes. À noter, une dizaine de Gilets jaunes étaient également présents.
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Je les soutiens à 100%, cette semaine 6h d’attente pour être recousu.