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Pourquoi les fonctionnaires, en grève (encore une fois) ce jeudi, n’obtiendront rien

Cette mobilisation intervient à quelques jours du «rendez-vous salarial 2020» du 2 juillet. JACQUES DEMARTHON/AFP

Les syndicats réclament des hausses de salaire et protestent contre le projet de loi de «transformation de la fonction publique», actuellement examiné au Sénat.

Les syndicats de fonctionnaires restent unis dans leurs combats, mais pas dans leur mode d’action. Les neuf organisations représentatives de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFE-CGC, FA-FP, Solidaires-FP, FSU et CFTC) lancent un nouvel «appel» jeudi. «Elles appellent, ensemble, le gouvernement à entendre leurs demandes en matières salariales et concernant le projet de loi fonction publique», écrivent-elles dans une lettre commune.

Si l’appel à la mobilisation est unitaire, seule une minorité d’organisations incitent les agents à faire grève. Et pour cause: depuis un an, les mouvements n’ont eu que peu de poids face à la majorité présidentielle. Seul rendez-vous commun fixé sur le terrain, ce jeudi: un rassemblement symbolique à midi devant le ministère des Finances à Paris. Et ce «afin de rappeler leur opposition à cette loi de transformation de la fonction publique et leur volonté d’obtenir des mesures concrètes pour le pouvoir d’achat».

Cette mobilisation intervient à quelques jours du «rendez-vous salarial 2020» du 2 juillet. Le secrétaire d’État Olivier Dussopt y confirmera la relance du «Parcours professionnels, carrières et rémunérations». Ce vaste plan de revalorisation des salaires, ouvert par François Hollande, coûtera 850 millions d’euros, toutes fonctions publiques confondues. Le secrétaire d’État devrait aussi faire des annonces sur la rémunération au mérite, sujet hautement sensible chez les syndicats, qui y sont plutôt opposés. Enfin, il précisera le bilan des mesures de pouvoir d’achat annoncées en décembre dernier.

Autant de mesures insuffisantes, estiment déjà les syndicats. Ils réclament un dégel du point d’indice, l’une des trois briques qui servent à construire les rémunérations et que le gouvernement a gelée depuis 2018 (après un très court dégel en 2016/2017), alors que l’inflation repart (+1,3% sur douze mois). Ils veulent aussi que la compensation de la hausse de la CSG de 1,7 point mise en place l’année dernière soit pérennisée. Elle est aujourd’hui «prévue pour les seules années 2018 et 2019», s’inquiètent les organisations.

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Mobilisations infructueuses

Il est toutefois très improbable que le gouvernement accède à leurs demandes. Les marges de manœuvre budgétaires sont en effet extrêmement contraintes, surtout depuis les mesures en faveur du pouvoir d’achat annoncées en décembre et avril par Emmanuel Macron. Seule solution pour dégager des moyens pour les agents: supprimer des postes - et beaucoup. En effet, la croissance «naturelle» de la masse salariale publique atteint déjà 1,1% par an, selon la Cour des comptes, avec le vieillissement et les progressions hiérarchiques des fonctionnaires en place, ainsi que les hausses de rémunération engagées sous le quinquennat Hollande. «Une simple stabilisation des effectifs des administrations publiques interdirait toute nouvelle mesure catégorielle ou toute mesure générale significative», écrit la Cour dans son rapport sur les perspectives des finances publiques publié mardi.

Aux revendications salariales des syndicats s’ajoutent celles ayant trait au projet de loi sur la Fonction publique. Le texte, actuellement examiné au Sénat, diminue drastiquement les instances de représentation des agents, sur le modèle de la réforme qui a été menée dans le privé. Les syndicats protestent également contre l’élargissement du recrutement de contractuels dans la fonction publique qui y est inscrit. Mais pour l’instant, les faibles mobilisations des dernières «journées d’action» organisées par les syndicats ont eu peu d’effet.

Pourquoi les fonctionnaires, en grève (encore une fois) ce jeudi, n’obtiendront rien

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654 commentaires
  • MARFRANCE

    le

    en effet, marre de payer des impots pour ces raleurs, contestataires..Ils n'ont qu'à aller dans le privé, s'ils ne sont pas satisfaits (mdr)....

  • Modare-toi

    le

    Marre de payer des impôts pour ces bulots. La révolution fistale est en marche

  • Pierre BOULAS

    le

    Si avantages et privilèges il y a,
    qu'on les donne à tout le monde.
    Cela est possible dans un pays
    où il y a de plus en plus de riches.

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