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Réforme de la fonction publique: rassemblement devant l'Assemblée à l'appel des syndicats avant le vote 

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- - Joel Saget - AFP

Sept des neuf syndicats de la fonction publique ont appelé à un rassemblement ce mardi devant le Palais-Bourbon, alors que les députés vont procéder au vote solennel de la réforme.

Les syndicats appellent à un rassemblement devant l'Assemblée nationale mardi midi avant le vote solennel prévu dans l'après-midi du projet de loi Transformation de la Fonction publique par les députés, ont annoncé sept des neuf organisations lundi en conférence de presse.

FO -qui comme la CFDT ne participait pas à la conférence de presse- doit se joindre au rassemblement appelé par 7 syndicats: CGT, FSU, Unsa, Solidaires, CGE-CGC, CFTC et Fédération Autonome.

Une autre rassemblement, spécifique à la fonction publique hospitalière, est organisé le même jour devant le ministère de la Santé à 11h00 à l'appel des syndicats CGT, FO, SUD-santé et CFE-CGC.

Recourir plus facilement aux contractuels

Le projet de loi, porté par le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt, consiste selon lui à "moderniser" le statut de fonctionnaire et l'adapter aux "attentes" de la société.

Cela passe notamment par l'élargissement du recours aux contractuels (déjà au nombre d'un million) qui doit rendre l'administration "plus attractive et plus réactive", mais aussi par des mobilités facilitées, un dispositif de rupture conventionnelle, un "contrat de projet" sur le modèle du privé ou encore un dialogue social "simplifié" avec une refonte des instances. 

Le projet n'a pas pour objet de décider de "la voilure" des services publics, alors que l'objectif de 120.000 suppressions de postes d'ici à la fin du quinquennat n'est plus un impératif pour le chef de l'Etat.

"Même légèrement amendé" cela "reste inacceptable"

refusé "unanimement par les syndicats", a certes intégré une de leurs demandes avec l'instauration d'une prime de précarité à la fin des contrats courts, mais "cela ne touche qu'une partie des contrats et ne résout pas le problème de la précarité", a souligné Luc Farré, secrétaire général de l'Unsa. La réforme prévoit des "contrats de projet" de 1 an à 6 ans n'ouvrant droit ni à un CDI, ni à une titularisation.

Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT Fonction publique, a souligné que la mobilisation ne s'arrêterait pas là, et que "même légèrement amendé, le projet de loi reste inacceptable". Un rendez-vous de l'intersyndicale est déjà prévu le 3 juin à l'Unsa.

"Le contenu du texte ne parle pas facilement"

Les syndicats ont reconnu que la mobilisation lors de la grande journée de manifestation du 9 mai dernier "aurait pu être plus forte", selon la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison.

"La difficulté sur laquelle nous butons c'est que le contenu du texte ne parle pas facilement", a observé Luc Farré. "C'est un ensemble de réorganisations et de réglementations qui vont à terme transformer la Fonction publique, mais beaucoup d'agents se sentent peu concernés". La mobilisation, forte au ministère des Finances et dans l'éducation, est "inégale", convient-il.

Les maires sont inquiets

Pendant les trois journées d'action des 27, 28 et 29 mai, les fonctionnaires sont appelés à envoyer des lettres et des mails aux parlementaires, à se rassembler devant les permanences des députés, à multiplier les rencontres et les conférences de presse.

Les syndicats espèrent que les maires feront pression lors du passage du texte au Sénat. Le Comité directeur de l'Association des maires de France (AMF) a fait état de son inquiétude sur le texte. L'AMF estime qu'il "peut mettre en grande difficultés les communes et intercommunalités (...) avec notamment la trop grande ouverture à l'emploi des contractuels et l'introduction de la rupture conventionnelle".

Jean-Christophe Catalon avec AFP